Il y a ceux qui rêvent leur vie
et ceux qui vivent leurs rêves

dimanche 25 septembre 2011

Mercredi 3 aout

On décide de déjeuner à Maicha del vallé avant de reprendre la route et on s'est même payé le luxe de tester la table ...SUR LA ROUTE....faut dire que le trottoir était étroit et la circulation quasiment nulle mais bon petites sensations quand même....
Découverte des délicieux "tacos" et viande de lama (assez gouteuse).

Puis arrivés aux ruines de Quilmès, un village indien, bati en étage, à flanc de montagne, apte à lutter contre les invasions.








Malgré une résistance farouche, les espagnols réussirent à s'en emparer et leur vengeance devant tant d'années de résistance à été à la hauteur de leur frustration : terrible.
Les indiens ont été vendus comme esclaves aux quatre coins d'Argentine. NA buenos Aires, un quartier porte le nom de Quilmes.

Puis visite de Tafi del valle village à l'ambiance indienne:

Avant de retourner dormir dans une auberge de jeunesse enfin chauffée!

mardi 2 aout

Oui, nous sommes rentrés mais le résumé de notre séjour n'est pas terminé. Nous n'avions plus internet durant la fin de notre périple alors nous n'avions pas pu poster régulièrement le récit de nos découvertes. Maintenant, j'ai le temps de le faire.
Avant de quitter Salta, nous avons visité le musée archéologique de la ville qui est connu pour son exposition sur une une expédition d’archéologues montagnards qui ont découvert au sommet du Volcan Llullaillaco à plus de 6700 mètres d’altitude un cimetière inca.

Ce site archéologique est le plus haut du monde et un des plus fascinants. On y a trouvé une plateforme cérémonielle de 10 mètres sur 6 où étaient creusées dans la roche trois tombes à 1,5 – 2 mètres de profondeur. À l’intérieur de chacune se trouvait un enfant recroquevillé dans un état de conservation parfait, plongé dans un rêve de plus de 500 ans.

Cette adolescente de 15 ans (la Doncella), cette petite fille de 6 ans (la Niña del Rayo) et ce garçon de 7 ans (El Niño) ont tous trois été choisis par l’élite Inca de l’époque pour participer à ce rituel considéré par tous comme un très grand honneur. Les sacrifices d’enfants, qui sont plus rares que d’autres dans la culture Inca, revêtaient une symbolique particulière dans le sens où la victime se voyait élever au rang de divinité (et non offerte en cadeau aux Dieux). À leur mort, es enfants rejoignaient leurs ancêtres et les Dieux pour veiller sur l’Empire.
En résumé, l’hypothèse principale des historiens fait le récit de grandes cérémonies se déroulant à Cuzco au Pérou pour célébrer ces enfants choisis parmi les plus beaux des héritiers des plus grandes familles. Une fois la fête terminée, les enfants entamaient un long voyage dans les Andes en compagnie de l’Inca, d’une délégation de nobles et des prêtres du soleil. Ils se devaient d'avancer en ligne droite malgré les obstacles. A leur arrivée, ils étaient fêtés comme des Dieux puis conduits au sommet destiné à être leurs tombeaux, ils étaient revêtus d’une tunique d’apparat, l’unku, trop grande pour eux pour leur permette de continuer à grandir pendant l’éternité puis saoulés à la chicha pour les plonger dans un sommeil sans fin. Une fois les enfants endormis par l’alcool et le froid, on les disposait au fond de leur tombeau, décidant de leur position et disposant aux alentours de nombreuses figurines de bronze (poupées et lamas), et tout un trousseau comportant de très jolies pièces de tissus et d’orfèvrerie.

C’est ainsi que les archéologues les ont retrouvés 500 ans plus tard, naturellement momifiés par congélation.
En effet, le froid (il fait perpétuellement entre – 20 ° et – 30 ° au sommet du volcan), le manque d’oxygène (la pression atmosphérique chute de plus de 50 % là haut) et la sécheresse de l’air ont permis de conserver intacts les enfants. Ce phénomène était surement voulu par les Incas, une manière de rendre ces enfants réellement éternels, à jamais au sommet de ces montagnes sacrées reliant le terrestre au divin.

Les enfants sont exposés dans la dernière salle l'un après l'autre durant plusieurs semaines à tour de rôle pour ne pas "abîmer" leur conservation.




A la vue de la jeune fille intacte, je me suis sentie très mal. J'ai même failli tomber dans les pommes!
Il me semblait l'entendre supplier qu'on la remette où on l'avait trouvée....J'ai trouvé insoutenable que sa dépouille soit ainsi exposée.

A la sortie, je me suis assise. J'avais envie de vomir, mes jambes tremblaient. Guillaume avait ressenti le même malaise. J'avais envie de militer contre cette exposition qui attire les foules....


Nous avons pris la (petite)voiture de location vers 12H30 (entassés à six dedans) pour quitter la ville sans trop parler, tous à une réflexion interne sur ce que nous avions vu, direction Cafayaté.

La route, superbe, nous a vite changé les idées. Nous avons vu nos premiers lamas, nos premiers perroquets verts, tous verts, les premiers arbustes entièrement verts du bas du tronc jusqu'au bout des branches que j'ai trouvés particulièrement beaux

Puis les cactus, des champs de cactus dans la montagne, silhouettes romanesques comme des coboyes aux bras tendus à l'horizontal ou dressés vers le ciel....





Nous avons escaladé la roche du diable et bu de la cervoza (biere locale) au creux de la roche.

On a continué cette route se faufilant entre des montagnes de roches rouges escarpées découpées en dentelles, semblant se dresser en cathédrales parfois!
Puis sans transition, d'une journée chaude et ensoleillée, nous sommes passés à une nuit glaciale dans un hôtel sans chauffage. La nuit la plus froide de ma vie. Malgré les deux pantalons, la polaire sur les habits, cagoule gants duvets plus couvertures, je n'ai pu fermer l'oeil à cause du froid de l'air qui traversait mes narines et ma trachée.
Le lendemain, lorsque d'une seule voix avons réclamé de changer d'hôtel pour en trouver un chauffé, Guillaume a craqué. Il nous a traité de mauviettes, cons de surcroit puisque incapables de s'adapter etc.....